Art textile
Sandra Maingret
Née le 24 juin 1970, Sandra Maingret quitte la douceur angevine, sa région natale pour Montpellier, Barcelone puis Paris pour intégrer une école de Modélisme. Juste le temps de peaufiner ses projets.
Dès lors, happée par la lumière du sud, elle se pose à Saint Jeannet en 2000 puis s’installe à Cabris (Alpes-Maritimes) en 2001 pour concrétiser ses envies. Naissent alors, tour à tour, ses deux enfants, en même temps que la maison d’hôtes (le Mas du Naoc). A ses heures, elle se replie au calme dans son atelier pour laisser libre cours à sa créativité.
La laine feutrée, une matière à part entière.
Le feutrage, technique textile ancestrale permet des réalisations très contemporaines, tant par la matière que par les teintes, les volumes et la diversité des formes.
Se présentant au départ sous forme de fibres, la laine cardée prend peu à peu corps sous l’effet du foulage, les fibres s’entremêlent pour devenir matière, les doigts l’apprivoisent, la sculptent, la couleur se densifie, l’alchimie du feutrage opère.
DENOVEMBRE
Isabelle Pellegrin
Sculpteur et créatrice de vêtements et d'accessoires.
Isabelle Pellegrin a découvert les qualités esthétiques et malléables de la.chambre à air par hasard.
De son enfance africaine, Isabelle Pellegrin a gardé le goût de la récup' et du détournement de matériaux simples; le caoutchouc en fait partie.Elle en aime l'aspect cuir et velouté, sa beauté masculine, sa solidité et sa polyvalence.
Lorsqu'on lui demande pourquoi la chambre à air?
Elle répond :J'ai vécu jusqu'à 12 ans en Afrique, mon père travaillait dans le pétrole. J'ai été choquée par l'inégalité entre les enfants noirs et moi, blanche occidentale. Je me suis sentie comme redevable. Bercée par cette culture africaine de grands récupérateurs, j'ai été attirée par cette idée de récupération, de transformation. J'aime en plus l'implication physique que ce matériau demande. Je dois le dompter tel un animal. Quand je travaille la chambre à air, je fais corps avec la matière.
Outre la sculpture sur métal, elle y consacre une part importante de sa créativité. Sous des allures d'ouvrages de maroquinerie, c'est bien de sculpture dont il s'agit.
"Je pense que ce que nous créons n'est qu'une réminiscence de ce que nous avons vécu enfant mais nous réactualisons sans cesse".
Vers l'âge de 6 ans, contemplant des traces d'éponge laissées sur un meuble de cuisine, elle voit un paysage. Elle le dessine et le goût de la transformation s'inscrit en elle et ne la quitte plus. Les arts Déco et les Beaux-Arts à Bordeaux lui enseigneront les techniques nécessaires à ses ambitions. Elle peint et sculpte et c'est pour transporter ses sculptures qu'elle fabrique son premier sac avec une chambre à air. Il a du succès; elle en fait pour ses amis, puis les amis de ses amis…et la chaîne ne s'arrête plus…Elle se réjouit quand elle voit son entourage s'emparer de matériaux et essayer à leur manière. Sa démarche est communicative et elle tente pour avancer sur son chemin, de rester ouverte et sans préjugé aucun.
"J'ai l'impression que la société met un peu plus en valeur la créativité aujourd'hui et qu'elle donne une chance à chacun d'exprimer ce qu'il a d'unique en lui… Créer un objet c'est inventer sa vie. On en tire une certaine fierté. Tout le monde y a droit."
.Artiste accomplie Isabelle Pellegrin utilise essentiellement des matériaux de récupération ; sa démarche personnelle tend à donner une deuxième vie à ce qui est destiné à mourir : elle offre une sorte de réincarnation à la matière en modifiant sa fonction d'origine ainsi que sa forme. Les nouvelles apparences et utilités de ses créations font d'elle une "seconde mère" pour ces matériaux recyclés, tous uniques pouvant être associés à du textile ou du cuir .