PHOTOGRAPHIE
Hélène Hibou
Férial
Née à Alger en 1965, Férial arrive en France à l’âge de 16 ans. Dès l’adolescence, elle découvre la musique, le cinéma et la littérature américaine des années 1950 à 1970.
Diplômée des Arts Décoratifs de Nice (Villa Arson) majeur de promotion à l’école Beaubourg à la suite d’une thèse sur Gainsbourg, elle participe à la creation de pochettes de pochettes de disques et d’affiches de cinéma durant 12 ans dans une grande agence de communication parisienne.
Un véritable choc artistique, un source inépuisable de fantasme et d'inspirations, sa ferveur pour les arts lui ouvrent la voir de sa propre quête.
Fascinée par les sentiments de révolte et de liberté qui émanent des artistes de la Beat Generation, elle décide de traduire ses émotions en polaroids graphiques (les POLAROAD) et en poésie.
Comme un hommage vibrant et intense à l’Amérique des années 1950 à 1970, et à sa génération d’artistes emblématiques, Férial réinvente une période devenue mythique, un âge d’or artistique, où les maîtres mots étaient liberté, révolte, et rêves de tous les possibles.
Motels anonymes, corps enlacés, silhouettes mystérieuses, anges mouillés, paysages ravagés s’entremêlent, se déchirent parfois, entre errance totale et liberté ultime.
Le Polaroid comme capteur d’images de nos rencontres. Instantané de l’émotion, polarisation des rêves et sublimation des visages croisés sur la route de la vie.Les références de Férial traduisent sa ferveur pour le rêve, l’évasion et les grands espaces.
Elle alimente son imaginaire dans les œuvres de Jack Kerouac, William S. Burroughs, Allen Ginsberg ou encore Jim Harrison et Patti Smith. Des artistes légendaires, fondateurs d’un véritable mouvement artistique au message tonitruant :
une autre philosophie de vie est possible, un autre monde est possible !Un message souvent bafoué depuis par une société davantage avide de profits que d’espérances et d’arts.
C'est avec humanité et empathie que Férial photographie les hommes tels qu'ils sont. Cette scruteuse d'émotions traque les regards, les sentiments d'abandon et de solitude dans un paysage urbain magnifié et abimé.
Chaque oeuvre puise dans les rêves populaires, pour les révéler sur des polaroids teintés de noir charbonneux, de sépias poussièreux, de rouges flamboyants où souffle une révolte indomptée, sauvage.
La disgrâce et la beauté et la force sont des sujets de prédilection pour cette artiste guidée par sa compassion pour les exclus, son attirance pour les chemins de traverses et un gout démésuré pour l'équité.
Et dans les galeries : GAIA Nantes - JPHT Paris - Racont’ARTS Lyon - OISEAU SABLIER Tréguier - Galerie 7L Le Pouliguen - Galerie de la MAISON Champagne Vigny - BOX IN PARIS Paris - d’ARTd’ART Paris…
En 2005, elle ouvre son « Atelier ARTCORPUS » à Montreuil (93), véritable lieu interactif de création artistique. Elle participe depuis aux Portes ouvertes de Montreuil, y donne des cours de dessins évolutifs avec modèle vivant pour débutants, confirmés et professionnels. C’est dans ce lieu qu’en 2007, un film de l’INA mettant en scène son travail plastique et intitulé « Faire corps ou le geste créateur » a été réalisé sous la direction de Bernard Monsigny (France 2, Envoyé Spécial, etc…) En 2015, un nouveau film a été réalisé par Marcel Nakache « A la lumière du geste et du trait » pendant une séance scénographiée avec modèle où l’artiste réalise ses « Calligraphies organiques ».
Elle a la reconnaissance de personnalités tel que Philippe Louguet, Bruno Decharme, Yvon Le Corre, Christian Schlatter, Claude Eveno, Denys Chomel, Chilpéric de Boiscuillé… qui ont tous participé aux livres et catalogues de l’artiste.